10 conseils pour mieux manger sans se ruiner
Que ce soit pour des raisons de santé, écologiques ou pour faire face à l’inflation galopante des derniers mois, nous sommes nombreux à chercher à bien manger tout en maîtrisant notre budget.Comment faire ?
Hausse des coûts de l’énergie, hausse des matières premières agricoles (mauvaises récoltes, guerre en Ukraine, spéculation…), reprise de l’activité économique (déséquilibre entre une demande forte et l’offre toujours impactée par la crise sanitaire), autant d’explications à la hausse des prix. Les coûts de production de nombreux produits alimentaires explosent. Cette hausse des prix devrait malheureusement s’inscrire sur la durée...
Comment faire pour bien manger tout en maîtrisant son budget ? Ne serait-ce pas le bon moment pour questionner notre manière de consommer et opérer quelques changements ?
J’entends souvent la remarque « Bien manger, ça coûte cher ».
Comparons ce qui est comparable. C’est VRAI que de la volaille de chair à croissance lente élevée en plein air sera toujours + cher que de la volaille 1er prix élevée en batterie. C’est VRAI que « Bien manger, ça coûte cher » si nous associons « bien manger » uniquement à des produits « nobles » ou plus qualitatifs (labellisés...) sans toutefois modifier nos habitudes.
A qualité de produits « comparables », bien manger ce n’est pas plus cher, et dans certains cas c’est même économique. Mais ça implique d’acheter et consommer autrement.
Voici un ensemble d’actions concrètes. Mises en pratique dans leur ensemble, elles vous permettront de mieux manger sans vous ruiner.
10 actions pour mieux manger sans se ruiner
1. Gérer les stocks
Conseil numéro 1 : avant de faire ses courses, faire le tour du propriétaire pour vérifier quels produits nous avons en stock au frigo, au congélateur et dans les armoires. 3 objectifs à cela :
- Éviter d’acheter une 10ème boîte de thon qui viendra rejoindre les 9 autres qui prennent la poussière sur l’étagère
- Identifier les produits à manger rapidement et éviter le gaspillage
- Inspirer des idées de plats pour la semaine
2. Acheter ce dont nous avons réellement besoin
Une famille de 4 jette en moyenne environ 80kg de nourriture par an selon l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie). Près de 50% de ces aliments sont encore dans leur emballage au moment où ils passent à la poubelle. La lutte contre le gaspillage alimentaire, en voilà une source majeure d’économies !
La solution ? Préparer les courses en établissant des menus pour la semaine, puis rédiger une liste de courses précise. Si vous arrivez au magasin munis de votre liste tout en ayant pris la précaution de ne pas être affamés, alors c’est gagné ! Promos de 20 pots de yahourts + 4 offerts, opérations spéciales à gogo, vous serez armés pour résister aux sollicitations et achats compulsifs.
Si vous faites vos achats sans liste de course précise, non seulement vous risquez d’acheter des produits dont vous n’avez pas besoin, mais en plus il vous manquera toujours un ingrédient essentiel pour cuisiner le jour J.
Pour aller plus loin sur le sujet, découvrez notre article sur la cuisine anti-gaspi.
3. Limiter les intermédiaires
Au-delà de l’importance des circuits courts pour la qualité et la fraîcheur des produits et la vitalité de nos centres villes, les filières courtes tirent de plus en plus leur épingle du jeu à l’heure de l’inflation.
Pourquoi ? Parce que ce sont les 1ers prix et les MDD (Marques de distributeurs) qui sont le plus impactés par la hausse des prix.
Prenons l’exemple de steaks hachés industriels vendus en grandes surfaces. Ces steaks sont issus de bêtes françaises ou étrangères souvent nourries avec des tourteaux de l’autre bout du monde. Coût des matières premières, transport, énergie, emballage, marge des différents intermédiaires, les filières longues subissent de plein fouet ces surcoûts.
En circuit court, un élevage paysan dans lequel les bêtes sont nourries aux fourrages et céréales de la ferme et qui commercialise en vente directe ses produits sera beaucoup moins impacté par la hausse des coûts.
Allez dans les fermes, chez les maraîchers, dans les élevages, chez les artisans qui travaillent en circuit court. Vous serez étonnés de l’excellent rapport qualité / prix que vous y trouverez.
4. Privilégier les produits bruts non transformés
Au-delà de l’aspect santé et des multiples additifs que vous éviterez, manger des produits bruts le moins travaillés ou dénaturés possibles est également économique.
Dans le magasin fermier où je fais mes achats, les blancs de poulet coûtent environ 3 fois plus cher que le poulet fermier plein air acheté entier. Il en est souvent de même pour les poissons : achetés entiers, ils sont bien plus économiques que lorsqu’ils sont commercialisés en filet.
Si on prend l’exemple du pain, les pains blancs industriels fabriqués à partir de farines très raffinées ne vous nourrissent pas vraiment. A l’opposé, un bon pain complet réalisé à partir de farines bios de blés écrasés à la meule de pierre et travaillés au levain en fermentation lente vous donnera du plaisir et vous nourrira vraiment. Vous arriverez à satiété rapidement et en mangerez moins.
Les produits industriels transformés sont souvent des calories vides, peu intéressantes d’un point de vue nutritionnel.
5. Cuisiner des produits simples
Au pays de la gastronomie, on met souvent en valeur des produits « nobles » et donc cher comme la côte de bœuf, le gigot, la sole, le bar, etc.
Bien manger en maîtrisant son budget, c’est privilégier des produits simples et économiques en cuisine. Maquereaux, sardines, plie, viande à braiser, porc, poulet, œufs, légumineuses, légumes, fruits de saison… sont vos amis pour une cuisine à la fois délicieuse et économique !
J’aime cette citation de Guy Savoy qui disait : « Il y a plus de noblesse dans un chou fraîchement cueilli que dans un homard surgelé. »
Cela ne vous empêche pas de « craquer » de temps en temps pour une belle côte de bœuf maturée à partager 😉.
6. Acheter des produits de saison
Les supermarchés nous ont habitués à avoir de tout, tout le temps. Cette abondance de produits toute l’année a été permise par la mondialisation de notre assiette et l’industrialisation des méthodes de production.
Prenons l’exemple de la tomate : 90% des tomates consommées en France poussent hors-sol sous serre, des serres chauffées entre novembre et mai. Or, la saison des tomates qui poussent naturellement dans la terre sans chauffage s’étend en gros de mai/juin au début de l’automne. Au-delà de l’aspect environnemental, la « tomate d’hiver » consommée par des millions de français, chauffée et/ou importée, coûtera toujours plus cher que des légumes d’hiver comme les poireaux, pommes de terre, carottes et autres courges.
D’une manière générale, je vous recommande d’attendre le cœur de saison pour trouver des produits au bon rapport qualité / prix. En ce moment, c’est la pleine saison de l’asperge. Chez mon producteur, elles sont 2 fois moins cher qu’au début de la saison. Même chose pour les fraises. Les 1ères fraises locales ont souvent un tarif élevé. En pleine saison, le rapport qualité/prix est bien meilleur.
Un peu perdus dans les saisons ? C’est normal puisque dans les grandes surfaces ou chez certains primeurs, vous trouvez de tout, tout le temps. Le meilleur moyen de se reconnecter aux saisons, c’est d’acheter ses fruits et légumes en circuit court dans les magasins fermiers et magasins de producteurs.
Dans un autre domaine, le homard est réputé être un produit de luxe. En pleine saison, l’été, je le trouve à 20 euros / kilo sur la côte atlantique. En hiver, il atteint des niveaux de prix stratosphériques.
7. Pratiquer la cueillette
Cueillette sauvage, cueillette à la ferme, la cueillette a tout pour plaire. Je vous invite à lire cet article sur les atouts de la cueillette pour vous en convaincre.
8. Végétaliser l’assiette
Vous le savez, notre régime alimentaire est réputé trop carné. Au-delà de l’aspect équilibre alimentaire, nous avons tout intérêt d’un point de vue économique à réduire les quantités de viande que nous achetons au profit des protéines végétales et des légumes.
Lentilles, haricots secs, fromages, œufs associés aux féculents et aux légumes sont vos amis ! Personnellement, j’ai au fil des années réduit ma consommation de viande. Quiches, soupes, salades et fromages sont souvent au programme au dîner. J’aime également m’inspirer de la cuisine méditerranéenne ou indienne pour des recettes à la fois équilibrées et goûteuse.
Lorsque j’achète de la viande, je privilégie les viandes blanches (volaille plein air, cochon élevé sur paille ou plein air), et 3 ou 4 fois par mois en moyenne du bœuf bien élevé et bien nourri choisi avec attention.
La végétalisation de l’assiette, c’est un levier majeur pour équilibrer le budget même en période d’inflation. Et là aussi, les circuits courts sont vos amis puisque qu’ils soient bio ou conventionnels, les légumes venant de magasins de producteurs sont moins chers d’après une étude UFC Que Choisir, et c’est d’autant plus vrai pour les légumes bio.
9. A la maison, s’organiser et cuisiner
En rentrant des courses, s’organiser pour éviter le gaspillage en priorisant les aliments en fonction de leurs dates de péremption. Ne pas céder aux sirènes de ces andouillettes qui peuvent tout à fait patienter 3 jours, et consommer en premier les aliments sensibles comme la viande hachée, le poisson ou le jambon blanc.
Et cuisiner bien sûr ! C’est la garantie de pouvoir bien manger tout en maîtrisant son budget. 1 Bœuf bourguignon pour 4 personnes, c’est facile, délicieux et ça revient à environ 2.5€/personne. 1 bon gros poulet rôti fermier de 2 kg, c’est 15€ environ dans le magasin de producteurs d’à côté et vous ferez 2 ou 3 repas avec (poulet rôti, salade ou quiche, bouillon pour un risotto). Par ici notre recette de poulet rôti :-)
10. Valoriser les produits en totalité
Valoriser les produits de A à Z ou l’art d’accommoder les restes. En achetant de beaux produits bruts en circuits courts, l’avantage c’est que vous pourrez vraiment valoriser le produit de A à Z : fanes et épluchures de légumes, restes de viande... Hier soir au menu, j’avais par exemple réalisé une quiche aux fanes de betteraves. 5 ans en arrière, toutes les fanes de légumes (aussi qualitatifs soient-ils) passaient à la poubelle.
Faire des listes, acheter et cuisiner des aliments simples et bruts de saison, rééquilibrer assiette avec + de légumes, de légumineuses et moins de viande, accommoder les restes, n’est-ce pas ce que faisaient nos grands-mères ? Nous avons toutes les cartes en main pour petit à petit retrouver une alimentation à la fois bonne pour nous, pour l’environnement et notre porte-monnaie !
Avis de Gourmets : partageons les bonnes adresses !
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